À en croire Elon Musk et d’autres, oui, les robots humanoïdes seront le prochain truc que tout le monde va s’arracher. Le patron de Tesla prévoit que ce marché atteindra un volume de 10 milliards de robots dans le monde et veut lui-même y contribuer dès les prochaines années à hauteur de un million de robots Tesla par an.
Mais pour le moment, nous ne voyons pas encore de robots humanoïdes dans les rues ni dans nos maisons. Peut-être que cela va changer avec ce nouvel ami présenté par l’entreprise américano-norvégienne 1X : le robot appelé Neo devrait être commercialisé à partir de 2026, mais il peut déjà être commandé aux États-Unis via la page du produit de 1X.
Les capacités du 1X Neo
Ce robot mesure environ 1,65 mètre et pèse près de 30 kilos. Il peut soulever des poids allant jusqu’à 70 kilos et transporter des poids allant jusqu’à près de 25 kilos. Il se charge de tâches simples comme ranger, passer l’aspirateur ou plier le linge… enfin, il est surtout censé pouvoir faire ça par la suite. Nous y reviendrons plus tard.
Cet appareil, disponible en trois couleurs, coûte 20 000 dollars ou 489 dollars par mois et sera d’abord disponible aux États-Unis. Il possède un squelette essentiellement en aluminium et, sous son vêtement, un boîtier à grille en polymère. Il est donc conçu de manière à ce qu’un être humain ne se blesse pas en le touchant.
Il est équipé d’un Large Language Model (LLM), ce qui lui permet de mener des conversations, de gérer des rendez-vous ou de créer des listes de courses. Grâce à des caméras (il est équipé d’objectifs de 8 MP lui servant d’yeux) et des capteurs, il peut développer une mémoire visuelle afin de mieux s’adapter à son environnement et aux occupants de celui-ci. Lors de son activité, il génère un bruit allant jusqu’à 22 dB, ce qui fait de lui une machine relativement silencieuse.
Au début, le robot humanoïde ne peut effectuer qu’une poignée de tâches (par exemple ouvrir la porte). Mais il apprend à mesure et c’est là que réside à mon avis le gros problème.
L’homme comme cobaye et formateur
Au départ, Neo est encore en formation. Il doit pour ainsi dire encore apprendre ce qu’il faut faire dans votre maison. En principe, cela ne poserait pas de problème : nous savons en effet que notre camarade est encore en cours d’apprentissage. Mais le concept devient dur à avaler lorsque l’on apprend que la plupart du temps, le robot n’agit pas de manière autonome au début, mais qu’il est télécommandé.
Ce n’est pas sans rappeler le cas de Tesla. Là aussi, une personne était assignée à chaque robot. Celle-ci était plus ou moins cachée et elle contrôlait l’humanoïde à distance. C’est exactement ce cas de figure que l’on devrait rencontrer avec Neo : les employés de 1X doivent télécommander le robot à distance afin qu’il apprenne par le biais de leurs gestes.
Cette téléopération n’est bien sûr possible que si la personne qui commande le robot peut également voir ce qui se passe à l’intérieur du lieu de vie. Les yeux de la caméra permettent donc à la personne de guider le robot et de lui apprendre ainsi de nouveaux gestes et opérations.
Un peu plus d’intimité s’il vous plaît, monsieur le robot !
Ainsi, si le robot est censé faire votre lit, la personne aux commandes du 1X sera à même de voir le contenu de votre chambre à coucher. Elle verra votre cuisine, votre salon et éventuellement vous aussi. D’où ma question : voulez-vous vraiment que votre robot à tout faire puisse voir tout ce qui se passe dans vos quatre murs ?
Nous devrons probablement vivre avec l’idée qu’un tel robot enregistre des scènes de notre vie. Tout comme nous laissons des traces sur Internet et livrons nos secrets à ChatGPT. Mais en ce qui me concerne au moins, il y a une différence entre le fait que des données atterrissent quelque part où je ne peux plus les contrôler et le fait que quelqu’un que je connais pas se déplace dans ma maison en temps réel.
Pour être dire la vérité, vous pouvez contrôler quand le robot doit effectuer des tâches et vous pouvez également créer des « zones de non-droit » dans lesquelles le robot ne doit pas pénétrer. Mais au fond, vous achetez cet appareil pour qu’il puisse vous servir partout, n’est-ce pas ? N’hésitez pas à regarder la vidéo du Wall Street Journal. Vous y découvrirez ce que Neo peut déjà faire et ce qu’il ne peut pas faire.
Ce robot, à prendre ou à laisser ?
Je pense qu’il devrait y avoir d’autres moyens d’enseigner les tâches ménagères aux robots que la commande à distance. En fait, c’est cela même qui me donne une raison de ne pas acheter ce type d’appareil lorsqu’il sera disponible en Allemagne.
Ceux qui disent vouloir contribuer activement à ce que les robots apprennent le plus vite possible à nous aider dans les tâches ménagères peuvent bien sûr faire comme bon leur semble, à condition de disposer du pécule nécessaire et de ne pas souffrir du manque de vie privée.
Je crains que, malgré mon enthousiasme pour la technologie, je ne sois trop old school pour un tel appareil. Plutôt que m’offrir ce robot, je préfère continuer à payer une femme de ménage qui nettoie notre désordre deux fois par mois. Et je ferai cela pour aussi longtemps qu’elle sera plus rapide, plus polyvalente et moins chère que Neo.
Néanmoins, sachez que je suis convaincu que ces robots sont notre avenir. Le concept et le look du 1X Neo me plaisent vraiment. Vivement que son développement touche à sa fin !
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